Thursday, October 11, 2007

10.10.07-*

Arrivé à Iguazu après 16 heures de route, mais heureusement les bus argentins n'ont rien à voir avec leurs homologues thaïs. En gros le confort est celui d'une cabine d'avion première classe: température raisonnable, bonnes suspensions et silence relatif, larges sièges-couchettes très confortables, couverture et oreiller, plateaux-repas, toilettes, le luxe quoi, et j'ai ma foi pas mal dormi du tout. Je suis de retour sous mes chers tropiques, ou pas trop loin: il fait agréablement tiède et humide, l'air sent bon les fleurs et la terre mouillée, la végétation déborde de partout, et tout fonctionne au ralenti. Je peux ressortir mes schlarps et mes shorts, a fait un bien fou, après plus d'un mois dans des villes où, initalement, je n'avais prévu de passer que deux semaines. Je réalise à quel point l'odeur de la nature m'avait manquée, à force de ne respirer que des nuages de gaz d'échappements noirs et gras (les compagnies de bus sud-américaines en particulier devraient toutes être jugées pour génocide).

Après le steak-frite de rigueur, je me met en piste pour les fameuses chutes d'eau d'Iguazu, raison de ma présence ici, à la frontière du Brésil et du Paraguay, et que ne vois-je pas sous mes zieux zéblouis: une moto-taxi! Pas de doute, je suis bien de retour dans le vrai Sud.
Il y a parait-il une théorie selon laquelle les chutes d'eau génèreraient des ions négatifs qui auraient des effets sur l'humeur des gens. Je ne sais pas à quel point c'est sérieux, mais le fait est que plus je m'approche plus je me sens bizarre. La température est tellement douce, et l'air sent si bon le début d'été, et tout est si vert et beau...

Un coati. Proche parent du raton-laveur qui aux arbres comme un écureuil.

Je commence à avoir une boule dans la gorge, de plus en plus grosse, aucune idée pourquoi. Et quand j'arrive au premier point de vue sur les chutes... je m'effondre intérieurement. En fait je dois faire un très gros effort pour ne pas eclater en sanglots, et je ne peux pas m'empécher de pleurer, c'est pathétique. C'est tout simplement ce que j'ai vu de plus grandiose de toute ma vie, point-barre. C'est magnifique au delà des mots, débordant de vie, de généreuse puissance, de vitalité primordiale.

La jungle est si dense et verte qu'on dirait un tapis de mousse sur laquelle on a envie de s'étendre, des dizaines de grands oiseaux de proies planent au dessus des nuages de vapeur, les chutes colossales et rugissantes s'étendent en arc de cercle et à perte de vue sous le soleil de fin d'après-midi et moi je m'accroche à la barrière en essayant de toutes mes forces de garder un certain contrôle sur moi-même. Bon, il faut dire que les quelques substances illégales que j'ai pris samedi soir à Buenos Aires, suvis des quelques somnifères que je me suis envoyé pour le voyage en bus n'ont sans doute pas fait que du bien à mon système nerveux, mais quand même. C'est beau comme le plus grandiose des rêves. Cela me rappelle cette exposition sur la représentation artistique du Déluge (bon sang, c'était où déjà?) et en particulier la salle consacrée aux peintres romantiques, avec ces cataclysmes aux dimensions tellement énormes, exagérées, impossibles qu'ils en deviennent surréaliste. Sauf que là, c'est bien réel, et tellement colossal qu'aucun peintre ne pourrait en exagérer les dimensions. Et il paraît que ce n'est pas le point de vue le plus impressionant...

1 comment:

niicole said...

I missed you in paris!! boo
hope you're still having fun :)