Thursday, October 11, 2007

7.10.07 - 17.10.07

Je ne devais initialement passer que 3 jours a Sydney, finalement je vais devoir y rester presque deux semaines, ce qui est assez catastrophique du point de vue de mon budget. La première impression est d'être de retour en Europe, ou plutôt - en Angleterre. Ciel plombé, crachin, froid humide qui glace jusqu'aux os (surtout après 6 mois de chaleur). Le long des voies du train (bien pourri, le train), des bâtiments industriels en brique rouge, puis des alignées entières de petites maisons à un étage, toutes strictement pareilles, des pubs, des bookmakers, et puis des tours. La gare centrale ressemble tellement à Charing Cross que c'en est surréaliste.



Pour 40 dollars (à peu près l'équivalent en francs suisses) ma chambre à l'Original Backpackers Hostel n'a ni toilettes, ni lavabo, ni fenêtre et donne directement sur la cuisine commune. Pas de doute, je suis sur les terres de sa Très Gracieuse Majesté.
Cela dit, Sydney s'avère rapidement être une ville très agréable, propre, aérée, pleine de parcs et de beaux immeubles, et en été ce doit être un endroit où il fait vraiment bon vivre... si on est anglo-saxon. En tous cas, si j'étais Anglais, je n'hésiterais pas une fraction de seconde à émigrer. Londres sans bouchons, bien moins sale et moins vétuste, mieux habité (quiconque s'est déjà baladé dans les quartiers "populaires" de Londres comprendra ce que je veux dire), avec un climat plus que vivable, en bord de mer, avec des bons restos du monde entier à chaque coin de rue et l'Asie du Sud-est comme plus proche voisin: go for it mate!

Par contre, je n'ai pas du tout l'impression d'être de l'autre côté de la planète. Sydney est même bien plus ethniquement européenne que n'importe quelle ville d'Europe aujourd'hui. Du coup, bien plus sûre, aussi. Oups, mince - je risque d'etre poursuivi en justice une fois de retour en Suisse...

a tour de la télé, vue d'en bas...


..et d'en haut, panorama sur la baie de Sydney, magnifique.

Pierre Cardin aurait apparemment dit un jour que la Queen Victoria Gallery était le plus beau magasin du monde. Ca a fait extrêmement plaisir aux Australiens, qui en ont marre de passer pour des bouffeurs de crocodiles mal dégrossis, et ils le ressortent à chaque occasion.

L'icône. L'opéra de Sydney se dresse sur le promontoire où se trouvait le premier fort de la ville, établie comme colonie pénitentiaire par les Anglais en 1788.

Le pont, l'autre fierté de Sydney. Gigantesque.

On peut se faire une idée de sa taille grâce au groupe de touristes en train de le visiter. J'ai hésité, mais la ballade coûte 80 dollars et implique de devoir enfiler une combinaison en nylon grise et un harnais ridicule (et surtout totalement inutile). Faire le touriste ok, mais devoir me déguiser en pseudo-cosmonaute, no way.

En fait, ce qui me frappe assez rapidement, c'est que je me sens tout aussi étranger ici qu'en Asie. Au fond, la culture populaire anglo-saxonne nous est presque aussi étrangère que, au hasard, la culture thaïe (Bali, c'est encore une autre planète). Le culte de la bière, du pub et du bourrage de gueule systématique, à la bière et rien d'autre, y tient par exemple un rôle central. Le "pub-hopping" est une activité socioculturelle essentielle. Les magasines pour backpackers (anglo-saxons, cela va sans dire) qui traînent dans mon hôtel proposent tous leurs circuits des pubs, quartier par quartier et ville par ville. Pas question de restos, de magasins, de marchés et surtout pas de musées ou d'autres trucs de tapettes, non, le truc cool est de se biturer au pub entre potes et c'est tout. Et quand on ne se cuite pas en regardant le match (de rugby), on bosse: les Australiens sont très fiers d'être des forcenés du boulot, d'aligner les heures supplémentaires non payées et les semaines de 6 jours sans se plaindre malgré les gueules de bois. C'est que c'est des hommes, des vrais, work hard, drink hard, tout ça.

Leurs nénettes sont à l'avenant. Le week-end venu, les Australiennes ne reculent devant rien pour chasser le mâle: mini raz la touffe, petite robe transparente ultra-moulante, extensions capillaires et parfum à la louche, elles paillent en bandes et vacillent sur leurs talons de 30 cm et ont tellement l'air de putes que ça en devient un peu triste. Je dois vraiment devenir vieux, mais trop, c'est trop. La vulgarité n'est pas forcément bandante. Et c'est surtout trop évident, le but de toutes ces wanna-be Paris H./Britney S. étant de mettre le grappin sur un couillon, le marier et lui pondre un ou deux mômes, puis de lui pomper son fric et lui pourrir le restant de sa vie - tout ce qu'il mérite, d'ailleurs.

Le week-end approchant, je songe à sortir, mais un coup d'oeil aux photos de soirée dans le gratuit local me font l'effet d'une douche froide - purée ce qu'ils sont jeunes ces enfoirés! Moyenne d'âge vingt ans à peine, looks étudiés néo-80's, mi-junkies déglingués, mi-ravers fluos... Qu'est-ce que je vais foutre là au milieu? Je me sens très vieux con tout d'un coup...

Sydney est connu pour être très gay-friendly: la "rue gay" n'est pas une rue, c'est carrément une des avenues commerçantes principales du centre, les Champs-Élysées pédés avec des grands drapeaux arc-en-ciel tout le long pour bien marquer le coup. Sachant d'expérience que les clubs gays sont toujours les plus cools, je finis a l'Arq, grosse boîte mixte où je dépense une fortune au bar pour oublier que je m'ennuie sérieusement. Nat me manque. Je crois que je commence à en avoir un peu marre de jouer les cow-boys solitaires.

Sydney a beau se croire en Angleterre, les collègues indigènes des pigeons ont des allures bien exotiques...

... quant aux moineaux locaux, ils ont quand même une drôle de gueule.

Belle journée au zoo de Sydney, auquel on accède par bateau. La section australienne est la plus intéressante, avec tous ces animaux étranges, sortes d'hybrides de rats et de lapins, voire de canard (pour l'ornithorynque), et les dingos, et les oiseaux multicolores...

Et bien sûr, en vedette, l'animal le plus incroyablement mignon de la planète. Je me demande s'il existe des gens assez psychotiques pour chasser le koala? Mmmh, a la reflexion, sûrement.

L'autre vedette australienne. Sa tronche... "tu veux ma photo Ducon?"

C'est le printemps chez les wallabies!

Sans doute le plus beau "skyline" du monde.

Comme quoi ça peut être beau une ville, même le jour. De loin.

Nine Inch Nails jouent à Sydney le second week-end. Le samedi est indiqué comme étant "sold out", pourtant je trouve un billet sans problème, yay! La salle est au milieu du Luna Park, une merveille des années 50 refait à neuf tout en ayant conservé le côté freak show, surréaliste et un peu effrayant des parcs d'attraction de l'époque, labyrinthes des miroirs et clowns grimaçants, bref un lieu absolument parfait pour ce genre de concert et où les hordes de goths et d'industrial kids se fondent parfaitement dans le décor. Je dois montrer ma carte d'identité pour accéder au bar "avec alcool", c'est plutôt drôle. Quant au concert... tout simplement merveilleux, le show le plus intense et hypnotique que j'aie vu depuis... Les Joyaux de la Princesse / La Folie Verte à Yverdon, dans un genre un chouïa différent.

Un vrai best-of servi par un putain de son (on est loin des pathétiques 90dB helvétiques) et un light-show tout bonnement incroyable, deux bonnes heures de transe sans une seule baisse de régime, j'en ai encore mal partout deux jours après. Trent rules!!


Bondi Beach.





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