
Vol aussi agréable que possible dans un avion à moitié vide. On est tout fous de se retrouver après trois mois.
Premier matin à Bangkok, petit déjeuner en chambre. Scéance photo réciproque.  Je me sens plus en vacances qu'en voyage. Draps froissés, croissants et pur bonheur. La chaleur moite change agreablement de l’aridité égyptienne. Impossible de ne pas comparer Bangkok avec Le Caire. Deux mégapoles surpeuplées construite autour d‘un fleuve, de la misère crasse, de la richesse arrogante, et entre les deux une multitude qui trime toujours plus dur pour toujours moins. Mais à part ça, là où Le Caire est le pire exemple d’enfer urbain que j’ai jamais vu, Bangkok semble vivable, et même carrément séduisante. D’un côté une ville en ruine, crasseuse, pouilleuse, puante, toxique, sursaturée, où plus rien fonctionne. De l’autre une cité ultramoderne où les grattes-ciel et les centre commerciaux rutilants poussent comme des champignons, sillonnée par un métro-monorail, vibrante d’énergie, propre, efficace, et même... sexy. Le long de l’autoroute depuis l’aéroport, des statues de divinités dorées saluent l’automobiliste, des bacs à plante débordent de verdure… qui en Egypte aurait l’idée de décorer une route? D’un côté une culture de la beauté et de l’esthétisme, de l’autre une religion qui a un tel problème avec la beauté qu’elle voile ses femmes. D’un côté un bouddhisme teinté d’hindouisme et de vieilles traditions animistes, de l’autre un dogme monothéiste, totalitaire et morbide.


Smells like way-past-teen spirit





Un petit tour dans une boutique d’alcool égyptienne (là aussi deux concepts mutuellement exclusifs, d’habitude), mort de rire en découvrant les contrefaçons locales, whisky, vodka, rhum, gin et tequila dont les étiquettes et les noms rappellent furieusement quelque chose, à quelques fautes d’orthographe près (pas toutes volontaires d’ailleurs).
Du haut de la montagne, on aperçoit (au retour, vers le soir) les formes argentées des grands barracudas qui chassent le long du récif.
Un chameau est vraiment une créature aussi placide qu’étrange. Le plus étonnant je trouve sont ces pattes, dotées de coussinets mous (un peu comme ceux d’un chien, en nettement plus rude et à trois gros doigts) et non de sabots, comme on pourrait s’y attendre. Ce sont de solides bêtes de somme capable de transporter 4 bouteilles d’air en aluminium de 12 litres plus une personne sur leur bosse. Par contre ça n’avance pas vite, guère plus qu’un bédouin au pas. Donc vraiment pas vite.
Ce qui laisse le temps d’admirer le paysage.
Arrivée au village bédouin. Dahab devait ressembler à ça il y a une trentaine d’année. Spectacle surréaliste d’une bédouine en train de nourrir un chameau… de morceau de carton qu’elle déchire au fur et à mesure. Bon app’. 
Même les incinérateurs de déchets sur patte ont droit à un petit rafraîchissement parfois.