Friday, July 13, 2007

04.06.07

Alright, time to hit the road, comme disent mes fellow backpackers. A force de n’être entouré que d’Anglophones (ou d’Israéliens, mais eux voyagent en meutes bruyantes et disposent de leurs propres pensions et restos - pas question que le peuple élu ne se mêle trop aux goyim), et à baragouiner anglais à longueur de journées, je commence à penser dans la langue de Mister Bean. Je projette de monter vers le Nord, en passant par l’ancienne capitale Ayuthaya, puis poursuivre jusqu’à Chiang Mai, avant de franchir le Mékong pour le Laos, et puis redescendre jusqu’au Cambodge.
Fidèle à moi-même, j’ai choisis la facilité et pris un billet de bus pour Ayuthaya dans l’agence de ma pension (chaque guesthouse a un petit bureau dans un coin qui propose des tours organisés et effectue des réservations). Mauvaise idée. Je me retrouve avec un sticker bleu sur la poitrine, enfourné sans ménagement dans un minibus sans clim’ pour touristes fauchés, 12 passagers pour 10 places, avec un chauffeur fou qui frôle l’accident (bien placé pour le voir, je suis à la place du mort), et à un pseudo-guide à la gueule de vieille tortue cancéreuse et à l’anglais rigoureusement incompréhensible. Enfin je suppose qu’il croyait parler une sorte d’anglais, mais peut-être qu’il se gargarisait.
Ayuthaya, à deux heures au Nord de la Bangkok actuelle, a été la capitale du royaume Thaï de 1350 à 1476, avant d’être finalement prise par les Birmans après deux années de siège. Mise à sac, incendiée et pratiquement détruite, il n’en reste que les ruines des édifices religieux (les seuls à être bâtis en dur), éparpillés sur une île entouré par ce qui ressemble à un fossé de château fort mais qui est en fait la rencontre naturelle de trois rivière.
Le vaste complexe de Wat Phra Si Sanphet abritait aussi la résidence royale - en fait, l’actuel Temple du Bouddha d’Or, le Palais royal et la Cité interdite de Bangkok reproduisent la structure et l’organisation de Wat Phra Si Sanphet, le modèle original.


Les chedis sont strictement les mêmes, à la différence près que ceux d’Ayuthaya n’ont plus leur revêtement d’or.


La quasi-totalité des statues de Bouddha sont décapitées. Je suppose que les têtes se trouvent dans des musées ou des salons du monde entier. Les croyants locaux en ont remplacés certaines par des pierres. Je trouve ce geste, entre résistance et ferveur, assez émouvant.


Même sans bras ni tête, les statues sont toujours vénérées, et beaucoup sont vêtues de draps safrans.


Le praang de Wat Phra Mahathat. Un Praang est (sauf erreur) l’équivalent d’un chedi, c’est-à-dire une structure abritant soit des reliques de Bouddah, soit les cendres d’un roi, mais son architecture est d’origine khmer.


A l’intérieur d’un chedi - normalement, ceux-ci sont hermétiquement clos, mais quand la maçonnerie de la porte s’effondre, le sanctuaire apparaît. Et est toujours vénéré.


LA photo classique d’Ayuthaya - personne ne sait comment cette tête de Bouddha s’est retrouvée prise dans les racines de cet arbre. Une théorie serait que des pillards l’aurait cachée et oubliée, il y a quelques siècles.


A la fin de la journée, cet abruti de guide de mes deux oublie que je n’ai pris qu’un aller simple pour Ayuthaya et avant que je réalise le problème nous sommes déjà sur le chemin du retour. Quand ce sombre crétin propose de me déposer là, au bord de l‘autoroute, je préfère garder mon calme et me résoudre à passer une nuit de plus à Bangkok. Me sentant un peu con de retourner dans la pension que je viens de quitter, je prend la première que je trouve, juste à côté de la place où les manifestants anti-gouvernements tiennent leur rallye. Les orateurs se succèdent jusqu’à très tard dans la nuit, et même mes boules quiès ne résistent pas à leur discours enflammés.

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