Thursday, August 30, 2007

19 - 21.07.07

Départ de Hat Yai avec le train de 14h, après un peu de shopping (walkman à 50 francs, quelques Cds à 4 fr.) dans la zone commerçante - en fait un dédale de longs passages couverts d’à peine 1 mètre 50 de large où l’on trouve de tout (surtout du faux) à de prix inimaginables. Ai hésité pour la coffret James Bond (28 DVD) pour moins de 100 francs ou un G-Shock à 10.-.

Le train est confortable quoique glacial comme d’habitude, peu rempli, le voyage s’annonce plus agréable que ce que je craignais. Arrivé à la frontière malaisienne, tout le monde descend, avec armes et bagages (surtout) pour passer devant les douaniers, et le train s’en va. Formulaire de sortie de Thaïlande, taxe, tampon; formulaire d’entrée en Malaisie, taxe, tampon. Après une bonne heure d’attente un peu perplexe, le même train revient et on réembarque. Encore une heure, et on repart. Je me demande s’il fut un temps où les passagers devaient descendre du train à Vallorbe.

Arrivée à Butterworth à la tombée de la nuit. Il tombe des cordes. Heureusement le débarcadère du ferry pour l’île de Penang est juste à côté. Perchés sur la barrière, une trentaine de corbeaux me regardent passer. Difficile de ne pas penser aux Oiseaux d’Hitchcock. Ou à Hugin et Munin, évidemment, mais qui aurait amené toute leur famille… Quoiqu’il en soit, j’y vois un bon augure.
La pluie a cessé. En face, les tours de Georgetown se découpent dans la brume. A leurs pieds les lumières du port et de la ville, du même jaune qu’en Espagne. La ville semble accueillante et pleine de promesses, ni trop grande ni trop petite, ni trop touristique ni trop paumé. Depuis le taxi, j’aperçois de vastes entrepôts art déco délabrés, des bâtiments blancs à divers stades de décrépitude, sièges autrefois prestigieux de compagnies maritimes, d’assurances, de banques, etc. Georgetown doit son existence à la East-India Company et à l’empire britannique. L’île était un des ports les plus importants de la route des épices et la grande rivale de Melaka, plus bas sur la côte malaisienne, tenue par les Hollandais. Les Anglais encouragèrent l’arrivée de milliers d’immigrants chinois et indiens. Depuis la fin de l’empire, l’île périclite doucement, et le tourisme ne lui a pas encore permis de se refaire une beauté factice.
Mon hôtel est un musée vivant, une pure merveille rescapée d’un temps où les voyageurs étaient des dames et des messieurs bien mis et bien nés portant chapeaux et ensembles crèmes.
On y a tourné des films, d’ailleurs Penang sert souvent de décor historique, notamment pour Indochine, avec Catherine Deneuve.

Le lobby avec la cour centrale à ciel ouvert typique de l’architecture Feng Shui chinoise.

Ma chambre est énorme (à l‘époque, l‘espace n‘était pas compté), haute de plafond avec un grand ventilateur qui brasse mollement l’air, un parquet qui grince et une odeur qui me rappelle l’appartement de ma grand-mère. Dehors, un karaoké enchaîne les rengaines chinoises larmoyantes. Je suis plutôt content d’être là.

A part les voitures, rien n’a changé à Georgetown depuis un bon siècle.
Appuyées les unes contre les autres, les maisons-échoppes chinoises somnolent au soleil.

Le long des ruelles étroites, les égoûts sont toujours à ciel ouvert et la vie s’écoule au ralenti.

De temps en temps un temple chinois, vide et traversé par la brise.


Près du port, les bâtiments coloniaux, blancs et vides.


La couverture de mon futur livre, "Une année en schlarps" (on en tongs, ou en flip-flops, il faudra que je consulte l'Académie). Sérieux, il tue ce cliché, non?


RIONS UN PEU AVEC LES MUSULMANS
Dans la série "ils sont trop cons...", ce panneau sur la porte d'un bor... d'un salon de massage (ca s'appelle des "health centers" en Malaisie) m'a mis de bonne pour la journée. J'imagine le pauvre Malais qui accompagne son pote chinois ou indien et qui doit attendre devant la porte... Le pire c'est qu'une telle loi a forcément été passée par des musulmans.

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